On m’a dit « putain c’est calimero ton blog ». J’ai buggé.
Quand j’ai commencé ce blog à dessins, je le voulais ludique et didactique.
Je voulais présenter le quotidien de la maladie sous forme amusante, ou on va dire pas trop déprimante. Car tout est une question de point de vue. Surtout quand on a un humour pourri.
J’ai hésité longuement avant de le metre en ligne. Je vous imaginais tous rire de moi, en me traitant de cas social et vous rassurant « hihi heureusement que je n’ai pas ça, moi ».
Je me voyais deja devenir la risée du web. La cible gratuite. Mais j’ai continué en me disant qu’il y aura peut etre des familles à qui ce blog servira. Et si je m’avère utile pour UNE seule personne, et bien j’aurai déjà atteint mon but.
En dessinant je me suis vite rendue compte qu’il n y a pas vraiment moyen d’enjoliver le bazar. Sauf en mettant un joli fond rose dans les cases. Ben ouais, la schizophrénie c’est une crasse.
Soit je reste vraie et je montre mon ressenti et tout ce que la maladie implique. Soit je donne une image tronquée, censurée et filtrée pour que ça passe mieux auprès des gens bien propres sur eux. Mais ce serait mentir sur toute la ligne et ça n’aurait plus aucun sens.
Le but n’est pas d’inspirer la pitié ou de chouiner mais de montrer ma vie de schizophrène à qui ça intéresse. Tant pis si on trouve ça déprimant. Ce serait d’ailleurs complètement con d’espérer trouver ça joyeux, en fait.
Je veux montrer aussi aux autres malades que vivre « bien » avec la maladie ça peut être possible. Ce n’est pas parce qu’on est malade que c’est cuit. L’erreur est de voir ça tout blanc ou tout noir sans prendre en compte les niveaux de gris.
Je ne sais pas vers quoi je me dirige, je sais juste que ça m’occupe et que c’est donc bon à prendre.
Voili voilou !
Et comme le dirait Perceval,
28 novembre 2016
Continue comme ça. Tu décris ta réalité. Ca me permet de voir la vie sous un autre angle. Si les gens ne comprennent pas, ben tant pis. Ils n’ont qu’a mettre des lunettes. Et quand on commence un blog, on ne sait pas toujours où on va je crois. Enfin quand on écrit un article, cela correspond à un moment. Peut être que 10 minutes après, notre vision/humeur/pensée à changer. Allez j’arrête sinon les gens vont m’énerver ☺
30 novembre 2016
Te laisse pas marcher sur les petons par les gens. Il faut montrer ce que c’est, il faut parler crument, il faut que les gens comprennent que les pathologies mentales sont loin d’être anodines, bien au contraire.
J’t’envois un câlin, tiens (ouais chui comme ça, j’envoie des câlins gratos).
30 novembre 2016
<3
14 avril 2017
Bonjour,
Ce blog m’a peut-être mis une claque, mais c’est une claque nécessaire et salutaire. SI je devais le décrire, je parlerais de « courageux, putain, très très très courageux », plutôt que de déprimant.
Mon cousin est atteint de schizophrénie et c’est la première fois que j’ai une toute petite idée de ce qu’il peut vivre. Parce que sinon, personne n’en parle.
J’espère que ce blog t’aide un peu, et je te remercie infiniment de faire ce que tu fais.
Merci.
15 avril 2017
Bonjour Pauline,
Merci pour votre commentaire et votre soutien !
J’espère que vous serez d’autant + compréhensive et présente envers votre cousin 🙂
si mes cousines ne me zappaient pas, j’aurais eu + de chaleur humaine dans ma vie, vous avez tous à y gagner 😉
30 mai 2017
Hello,
un de mes contacts, sur FB, a partagé l’une de tes illustrations et de fil en aiguille, j’ai tout lu jusqu’à ce post. Bon déjà ça fait un peu bizarre de prendre du plus récent au plus ancien mais ça se suit bien 🙂
Je me retrouve à sourire voire rire avec certaines de tes blagues/réparties, de compatir à tes moments de tristesse, de dénuement…. Et il y a aussi un écho dans certaines situations que tu partages….
Les mamans de la crèche ! Non mais sérieux, comment elles font pour avoir l’air si bien apprêtées (en plus j’ai l’impression qu’elles se connaissent toutes et je me retrouve avec ce sentiment d’être mal fagotée et d’avoir envie de dire « hey, tu veux être mon amie » comme une enfant Arf….) ; l’image du corps déformée par des standards ahurissants ; cette course à la consommation qui ne nous rend pas heureux.
Cette sensation d’avoir des valeurs qui ne sont pas en phase avec le monde dans lequel on vit, de devoir jouer un rôle social (et même en tant que mère) qui ne nous correspond pas (et que forcément, ça doit bien se voir, non ?)…
Je ne suis pas quelqu’un de tactile mais je pourrai presque te faire un câlin, en tout cas t’encourager à continuer à avoir cette vision positive, à faire de ton mieux, je te souhaite d’être entourée par des gens qui t’acceptent et t’aiment comme tu es. Comme tout un chacun est en « droit » d’avoir :-*
Bises,
Silya.
30 mai 2017
Un grand merci pour ton commentaire Silya !
Il est vrai que la lecture ‘ à l’envers’ c’est spécial, mais en ce moment personne ne veut m’editer pour en faire une bd suivie, faut persévérer 🙂
Rhalala ces mamans de crèche nous rendront toutes dinguedongue ! Je comprends bien ton sentiment de ‘dis tu veux être mon amie?’
Encore merci pour ton soutien et tes encouragements 🙂
Des bisous !