La quête du bonheur (ou Les groupes de parole II)

Lors des groupes de paroles, remplis de désespoir et de détresse, j’ai constaté que les problèmes mis sur le tapis, la plupart du temps, étaient en rapport avec le contraste entre notre vie de malade et celles des autres.

Tout le monde pense à la vie géniale qu’il aurait menée s’il n’avait pas été malade ou s’imagine que le bonheur n’est accessible que quand on arrive à mener le même type de vie que les autres. Ou, du moins, celle que l’on imagine qu’ils mènent..

Vu que j’ai une façon de voir les choses qui m’est propre, et qui me permet de relativiser, j’ai essayé de la partager.
Je n’ai pas la science infuse mais avoir plusieurs sons de cloche est toujours intéressant.

Ce raisonnement ne marche d’ailleurs pas que pour les personnes atteintes de schizophrénie, mais bien pour tout le monde :

 

Les groupes de parole, partie 1.

Avant toute chose, pour votre culture générale, il faut absolument que vous regardiez cette photo de yak. Car il a la class, le swag, il sera toujours mieux coiffé que vous et il découle une élégance rare de son côté émo qui a mal à son âme.
Etre coiffé comme un yak devrait être un compliment. Je serais heureuse qu’on me dise que je suis coiffée comme un yak.

Bref.

Une psychologue de l’Hopital de jour m’avait dit que je devais obligatoirement participer à leur activité de groupe de parole car « ça me ferait du bien ».
Je suis tout à fait pour ce genre de groupe quand il s’agit de familles de malades voulant échanger des conseils. Par contre, « entre malades obligés d’y aller », excusez-moi mais .. bof.

C’est une consultation de psy avec un public. 
Du coup me forcer a y aller, quand je n’ai pas envie de déballer ma vie en public, ça ne sert pas à grand chose.

Je trouve très sincèrement que les conseils devraient aussi venir de pairs-aidants, Mais il n’y en avait aucun.

C’est épuisant et ça me fout le cafard pendant quelques heures car au final ça me rappelle que, oui, je suis malade.

Conclusion : Un groupe de parole, quand c’est obligatoire et pas très bien encadré, ça fait + de mal que de bien.

In my shoes

Alors que j’étais en « introspection maladive » (dixit le psy) pour comprendre pourquoi j’hallucinais des araignées partout, une hypothèse m’apparut : et si c’était un signe pour me dire que les octopattes voulaient prendre ma place ?

Bien que peu probable, j’ai eu une série d’images mentales ..et j’ai rigolé toute seule. Pendant 3 jours.

L’auto-divertissement sauve des vies.

 

Recoller les syllabes

Et donc dans l’hopital de jour que j’ai intégré, il y’a des psychologues et des éducateurs.

Je ne sais pas si c’est une déformation professionnelle, s’ils sont sous risperdal ou s’ils ont besoin d’une logopède (=orthophoniste) mais ils…..sé…pa…rent…bien…les…sy….lla….bes quand ils me parlent et ça m’agace.
Parlez-moi comme vous vous parlez entre collègues, nom de nom!

Mais rien n’y fait, on me parle comme si j’avais 3 ans.

Ça me met clairement dans la case « tu es différente de nous », sous-entendu « tu es inférieure« .

Je dois me faire violence, continuer à y aller, même si le moral en prend un coup. Ce n’est pas gai vous savez, chez moi au moins personne ne me rabaisse. Mais il paraît qu’ « il faut » donc bon..

Bienvenue à l’HDJ.

J’ai intégré une structure de santé mentale.

J’ai donc été confrontée à ce fameux souci, à propos duquel j’avais déjà fait un article : mélanger toutes les pathologies, Ce n’est pas toujours une bonne idée.
Tous ceux qui sont bien ancrés dans le réel nous prennent pour des fous. Donc même en nous imaginant a l’abri dans cette structure et bien il y a un gros rejet et ça fait mal.

Autant vous dire que j’ai été assez mal accueillie.

À suivre.