Aux grands maux les grands remèdes

Avec la moitié de mon traitement en moins mes journées sont plus compliquées, parasitées, floutées, araignées et tout ce qui finit par  -ées.

..MAIS comme je fais le plein de bains, d’Hercule, de Xena, de kaamelott et de café, je ris et je re ris.
Je m’accroche à toutes ces petites (grandioses) choses qui me tirent vers le haut.
Et chaque minute passée à m’amuser ou à « simplement » sourire est, en soi, une victoire sur cette maladie qui ne se guerit pas.
Non, Boris, tu ne me condamneras pas à une vie de dépression.

Le tout, en gardant bien dans un coin de ma tête qu’il y a toujours pire *lève le poing avec un air déterminé*

Un grand pouce levé aux lecteurs qui auront reconnu le grand classique auquel ce dessin fait honneur.

 

Une vie de rêve.

Cette maladie je la compare à un rêve éveillé couplé à un état d’ébriété continu.
Hallucinations + déréalisation. Être bourré dans un rêve, en gros.

Dans ma vie de malade non-stabilisée et sous-médicamentée, absolument tout est possible.
Les murs peuvent se mettre à me parler et je peux voir des moitié de cadavres voler devant mes fenêtres. Je flippe à tous les coups et ça me crève.
Mais tout ça, de l’extérieur, vous ne le devinez pas. 

Vous voyez juste quelqu’un de nerveux sans raison apparente. A qui on essaie, parfois même, de donner des leçons.

Lynch ? C’est du pipi de chat à côté de ma vie.

 

Le rire comme thérapie

J’ai reçu des messages de personnes horrifiées par mon quotidien, je ne m’attendais pas à des réactions de frayeur sur ma vie. Ça m’a choquée.

Je tiens donc à vous rassurer : oui la schizophrénie c’est compliqué, mais non, pour moi avec ma personnalité, ce n’est pas la fin du monde. 
Parce que je suis têtue et que je refuse de me laisser sombrer.
C’est vrai parfois je souffre tellement que j’ai envie de mourir MAIS je survis, je me bats. En souffrant, certes, mais je me bats. Puis comme cette maladie fluctue il y a forcément des moments plus calmes que j’adore et qui brillent par leur contraste.
Et rien que pour ces moments de calme parsemés de café et de jolie musique, je suis contente de vivre et je trouve même que ma vie est belle.

Accrochons-nous au positif et laissons-le nous tirer vers le haut!

C’est d’ailleurs l’essence même de ce blog : essayer de positiver, dédramatiser et voir les choses sous un autre angle pour compenser le négatif ou lui donner moins d’importance.
À présent, sans être stabilisée mais avec quand même le + dur derrière moi je peux dire avec humour  :

Le fromage sans lactose est pire que ma schizophrénie.

Parce que j’ai besoin de rire, et que l’humour est mon carburant.

Sur ce, amis lecteurs intolérants au lactose : Vous êtes mes héros.
Vivre une vie parsemée de « fauxmage » au lieu de parmesan, de pizza sans mozza et heurtée à l’interdit de pudding impérial vanille…. Je vous admire !!!!

 

Une promotion.

Suite à mes soucis de santé et aux effets secondaires (dyskinésie) dus à ma prise de neuroleptiques longue durée, la psychiatre a suivi l’avis du généraliste et a décidé de réduire mon traitement médicamenteux de moitié, puis de voir comment ça se passe.

D’un côté j’ai envie de crier youpi ! D’un autre je suis morte de trouille.

Avec la moitié de médicaments en moins, faut pas se leurrer, il va y aller freestyle l’autre chapeauté.

 

Clin d’oeil à mes années passées dans la capitale. Quand l’employeur remboursait le pass navigo, c’était chouette. La file pour le recharger, un peu moins.

La psychologue #2

Quand on me dit que je suis un cas « super grave », au lieu d’entendre un « je compatis, chère patiente » j’entends « c’est plus grave que ce que tu imagines, ton comportement zen n’est pas adéquat. »
et ça me fait -presque- perdre pied et douter de moi.

Bon évidemment, par la force du café, de Merlin et Xena ainsi que de mes bains pleins de mousse, mes idées rentrent bien vite en place et tout baigne (Surtout dans le bain, hohoho).
Mais j’avoue qu’au début ça me tire vers le bas, « je serais donc un cas grave » .Aie. Ça fait mal quand même.
Je pense que même si j’ai la chance d’arriver à remonter la pente face à une telle remarque, d’autres, moins vernis, risquent de tomber dans une sale spirale.
Une minute de silence pour tous les autres malades à qui elle aura dit la même chose.

Je ne me trouve pas dans une situation grave. Même si, encore une fois, tout est relatif.
Tout ce que je sais c’est que je ne vais pas mourir, je suis assez contente de ma vie et de pouvoir contempler toutes sortes de choses.
La contemplation et l’imagination à elles-seules justifient pourquoi il m’est intéressant de vivre, même malade et isolée chez moi.

La psy je ne lui en veux pas, sa légèreté maladroite semble être sa marque de fabrique.
Pour avoir un discours pareil, elle doit sûrement comparer sa vie avec la mienne et se dire « Je serais désemparée, si ça m’arrivait ». Je ne vois que ça.