La psychologue #2

Quand on me dit que je suis un cas « super grave », au lieu d’entendre un « je compatis, chère patiente » j’entends « c’est plus grave que ce que tu imagines, ton comportement zen n’est pas adéquat. »
et ça me fait -presque- perdre pied et douter de moi.

Bon évidemment, par la force du café, de Merlin et Xena ainsi que de mes bains pleins de mousse, mes idées rentrent bien vite en place et tout baigne (Surtout dans le bain, hohoho).
Mais j’avoue qu’au début ça me tire vers le bas, « je serais donc un cas grave » .Aie. Ça fait mal quand même.
Je pense que même si j’ai la chance d’arriver à remonter la pente face à une telle remarque, d’autres, moins vernis, risquent de tomber dans une sale spirale.
Une minute de silence pour tous les autres malades à qui elle aura dit la même chose.

Je ne me trouve pas dans une situation grave. Même si, encore une fois, tout est relatif.
Tout ce que je sais c’est que je ne vais pas mourir, je suis assez contente de ma vie et de pouvoir contempler toutes sortes de choses.
La contemplation et l’imagination à elles-seules justifient pourquoi il m’est intéressant de vivre, même malade et isolée chez moi.

La psy je ne lui en veux pas, sa légèreté maladroite semble être sa marque de fabrique.
Pour avoir un discours pareil, elle doit sûrement comparer sa vie avec la mienne et se dire « Je serais désemparée, si ça m’arrivait ». Je ne vois que ça.

Gogo gadgeto schizo !

Ces derniers jours, comme je le sentais venir à cause de l’augmentations de mes hallus, un ‘pic de maladie’ s’est pointé.

J’ai passé une délicieuse fin de semaine engluée dans un magma opaque et ondulant de formes, de pensées et d’échos. Je ne pouvais ni bouger ni parler. J’étais totalement détachée du monde physique.
Une grosse vague m’avait emportée. Mes brassards sponsorisés par Solian n’ont pas payé de mine, ils m’ont laissée flotter, mais c’est toujours mieux que se noyer.
Et donc, en pleine contemplation de tout ce qui défilait devant mes yeux, la réalité (la tienne) me semblait pardoxalement irréelle et était passée bien loin en second plan. D’ailleurs, tout ce qui s’y passait me semblait être fait d’ombres et de bruits de fond indirectement perceptibles.
Je n’étais plus « là ».
J’en ris en me disant que ce sont les seuls voyages à la côte que je m’offre. Boris me sort d’ici. Merci l’ami, c’était joli. Ou pas.

Tout ceci au grand dam de mon entourage qui, de l’extérieur, ne devine pas que j’ai été emportée par une marée haute et observent juste une sorte de poupée de cire dans un fauteuil.
Parfois je voudrais pouvoir sortir des lunettes de simulation de schizophrénie de mon chapeau et les faire tourner, car toutes mes explications leur semblent encore + insensées que mon état catatonique.

Et donc à défaut de technologie..

 

 

 

 

La psychologue

Et donc, j’ai pris rendez-vous chez une psychologue car je me suis dit que ça pourrait être utile.
Elle a malheureusement le même type de discours que mon ancienne psy. Je suis consternée.

Les clichés dépassent les frontières et les diplômes.

Mais, il vaut mieux en rire (jaune) qu’en pleurer, cela vaut bien une petite BD.