Le soutien familial #2

L’acceptation de la maladie est un combat. Réussir à positiver, à accepter une vie différente de nos attentes d’antan. C’est du boulot plein temps version cdi.

Et puis survient l’inattendu second combat, aka l’effet kiss cool : celui de devoir faire accepter, également, la maladie à ses proches. Et bien croyez-le, c’est encore plus difficile!

Mais heureusement, à côté des difficultés quotidiennes, j’ai une mère si compréhensive sur qui compter.

Bienvenue à l’HDJ.

J’ai intégré une structure de santé mentale.

J’ai donc été confrontée à ce fameux souci, à propos duquel j’avais déjà fait un article : mélanger toutes les pathologies, Ce n’est pas toujours une bonne idée.
Tous ceux qui sont bien ancrés dans le réel nous prennent pour des fous. Donc même en nous imaginant a l’abri dans cette structure et bien il y a un gros rejet et ça fait mal.

Autant vous dire que j’ai été assez mal accueillie.

À suivre.

Les voix #1 Ou quand Boris ramène la pipelette.

Certains malades entendent des voix. Mais pas tous ! Il ne faut pas généraliser.
Chez moi c’est par période. Il paraîtrait que ce sont nos propres pensées qu’on entend mais que le cerveau bug et les transforme en voix ou bruit de fond continu.

A priori, ça ne m’empêche pas de vivre. Ça m’empêche d’apprécier un film par contre. Vous vous imaginez, vous, au ciné avec 3 personnes qui s’engueulent juste derrière pendant toute la projection? Ben c’est exactement ça. Seulement je ne peux pas changer de siège. Perdu.

Ce qui m’ennuie beaucoup, c’est quand ce sont des voix de gens que je connais, en particulier celles de personnes qui m’ont beaucoup rejetée ou blessée. Je m’en passerais volontiers.
Un peu comme un mauvais souvenir qu’on se repasse en boucle, toute la journée, mais dont les propos sont constamment modifiés.

En ce moment Boris a ramené un fantôme du passé. Une nana qui avait été affreusement antipathique envers moi y’a …..15 ans. ( Boris est rancunier.) Une parmi tant d’autres me direz-vous, mais c’est elle qui revient en ce moment.

La caractéristique de cette voix est de parler très vite, en boucle. Je l’avais eue tout un temps il y a 4 ans et là, c’est revenu, comme c’était parti.

Imaginez votre pire ennemi, votre ex, votre ancien meilleur ami qui vous a fait un coup de p***e, bref, quelqu’un de pas sympa envers vous. Imaginez que la première chose que vous entendiez le matin, même avant d’ouvrir les yeux, soit ses insultes. Et ce, toute la journée, jusqu’à ce que la dernière voix que vous entendiez avant de dormir soit tjs la sienne.

Ça vend du rêve pas vrai?

Ce qui est malsain, c’est que cette lobotomie cultive mon mépris et ma rancoeur envers cette personne que je n’ai plus vue depuis une décennie. Comme s’il n’était pas temps de passer à autre chose !
Mais vous savez, n’importe qui, au bout d’un moment, va commencer à intégrer ce qu’il entend H24 contre son gré ( vous avez déja lu/vu orange mécanique ? ).

Résultat ? Et bien cette cousine, je recommence à la détester. Je lui souhaite de tomber dans une flaque de boue, de se faire voler son iphone, et, au passage, de devenir schizophrène pour que sa vie professionnelle et sa stabilité soient fichues. Oui, rien que ça.

Que je la haïsse ne change pas grand chose pour elle, je ne la vois plus, mais à présent vous pouvez constater, à nouveau,  pourquoi il ne faut pas être trop dur en parlant à une personne souffrant de schizophrénie.
A coté de l’aggravation des symptômes, les propos négatifs qu’on entend un jour peuvent continuer de nous lacérer des mois voire des années durant. Au point d’en être, inévitablement, malade.

Et donc je suis à nouveau très mal dans ma peau, plus bas que terre, écrasée et je suffoque dans mon infériorité. MERCI BORIS, VRAIMENT. Et toi c****sse : TA GUEULE.

..Et pendant ce temps sur internet ‘oh t’entends des voix? Wah trop fort!’.