Une vie de rêve.

Cette maladie je la compare à un rêve éveillé couplé à un état d’ébriété continu.
Hallucinations + déréalisation. Être bourré dans un rêve, en gros.

Dans ma vie de malade non-stabilisée et sous-médicamentée, absolument tout est possible.
Les murs peuvent se mettre à me parler et je peux voir des moitié de cadavres voler devant mes fenêtres. Je flippe à tous les coups et ça me crève.
Mais tout ça, de l’extérieur, vous ne le devinez pas. 

Vous voyez juste quelqu’un de nerveux sans raison apparente. A qui on essaie, parfois même, de donner des leçons.

Lynch ? C’est du pipi de chat à côté de ma vie.

 

Une promotion.

Suite à mes soucis de santé et aux effets secondaires (dyskinésie) dus à ma prise de neuroleptiques longue durée, la psychiatre a suivi l’avis du généraliste et a décidé de réduire mon traitement médicamenteux de moitié, puis de voir comment ça se passe.

D’un côté j’ai envie de crier youpi ! D’un autre je suis morte de trouille.

Avec la moitié de médicaments en moins, faut pas se leurrer, il va y aller freestyle l’autre chapeauté.

 

Clin d’oeil à mes années passées dans la capitale. Quand l’employeur remboursait le pass navigo, c’était chouette. La file pour le recharger, un peu moins.

Gogo gadgeto schizo !

Ces derniers jours, comme je le sentais venir à cause de l’augmentations de mes hallus, un ‘pic de maladie’ s’est pointé.

J’ai passé une délicieuse fin de semaine engluée dans un magma opaque et ondulant de formes, de pensées et d’échos. Je ne pouvais ni bouger ni parler. J’étais totalement détachée du monde physique.
Une grosse vague m’avait emportée. Mes brassards sponsorisés par Solian n’ont pas payé de mine, ils m’ont laissée flotter, mais c’est toujours mieux que se noyer.
Et donc, en pleine contemplation de tout ce qui défilait devant mes yeux, la réalité (la tienne) me semblait pardoxalement irréelle et était passée bien loin en second plan. D’ailleurs, tout ce qui s’y passait me semblait être fait d’ombres et de bruits de fond indirectement perceptibles.
Je n’étais plus « là ».
J’en ris en me disant que ce sont les seuls voyages à la côte que je m’offre. Boris me sort d’ici. Merci l’ami, c’était joli. Ou pas.

Tout ceci au grand dam de mon entourage qui, de l’extérieur, ne devine pas que j’ai été emportée par une marée haute et observent juste une sorte de poupée de cire dans un fauteuil.
Parfois je voudrais pouvoir sortir des lunettes de simulation de schizophrénie de mon chapeau et les faire tourner, car toutes mes explications leur semblent encore + insensées que mon état catatonique.

Et donc à défaut de technologie..