Le soutien familial

Si vous avez un proche atteint d’une pathologie mentale, soutenez-le.
Même si la frustration de le voir fonctionner différemment des autres personnes vous dépasse et vous donne envie de mettre des oeillères ou de crier, Il faut être une équipe. C’est comme ça que ça avance. Pas autrement.
Cela rajoute un confort, et surtout, cette douce bienveillance si magique. Du concentré de poudre de fée je vous dis.

Le soutien familial est un luxe , vous ne vous rendez pas compte que ce que vous pouvez offrir vaut plus que tout l’or du monde. Si si.
Parfois quand je suis au plus mal je me dis que c’est normal que ma famille ne me soutienne pas toujours, que c’est mérité. Parfois je voudrais même me quitter moi-même.

Et, heureusement, survient toujours ce moment de lucidité qui me fait comprendre que non, même dans mes moments difficiles, je ne me quitterais jamais car je suis quand-même une chouette fille.

Mais rien n’est jamais figé, au fil du temps ils finiront forcément tous par comprendre.

Pourquoi ce blog ?

On m’a dit « putain c’est calimero ton blog ». J’ai buggé.

Quand j’ai commencé ce blog à dessins, je le voulais ludique et didactique.
Je voulais présenter le quotidien de la maladie sous forme amusante, ou on va dire pas trop déprimante. Car tout est une question de point de vue. Surtout quand on a un humour pourri.

J’ai hésité longuement avant de le metre en ligne. Je vous imaginais tous rire de moi, en me traitant de cas social et vous rassurant « hihi heureusement que je n’ai pas ça, moi ».
Je me voyais deja devenir la risée du web. La cible gratuite. Mais j’ai continué en me disant qu’il y aura peut etre des familles à qui ce blog servira. Et si je m’avère utile pour UNE seule personne, et bien j’aurai déjà atteint mon but.

En dessinant je me suis vite rendue compte qu’il n y a pas vraiment moyen d’enjoliver le bazar. Sauf en mettant un joli fond rose dans les cases. Ben ouais, la schizophrénie c’est une crasse.

Soit je reste vraie et je montre mon ressenti et tout ce que la maladie implique. Soit je donne une image tronquée, censurée et filtrée pour que ça passe mieux auprès des gens bien propres sur eux. Mais ce serait mentir sur toute la ligne et ça n’aurait plus aucun sens.

Le but n’est pas d’inspirer la pitié ou de chouiner mais de montrer ma vie de schizophrène à qui ça intéresse. Tant pis si on trouve ça déprimant. Ce serait d’ailleurs complètement con d’espérer trouver ça joyeux, en fait.
Je veux montrer aussi aux autres malades que vivre « bien » avec la maladie ça peut être possible. Ce n’est pas parce qu’on est malade que c’est cuit. L’erreur est de voir ça tout blanc ou tout noir sans prendre en compte les niveaux de gris.

Je ne sais pas vers quoi je me dirige, je sais juste que ça m’occupe et que c’est donc bon à prendre.

Voili voilou !

Et comme le dirait Perceval,
giphy

La désocialisation

Le psychiatre m’a dit qu’il faut s’intéresser au monde, à la modernité, aux choses dans le vent, pour être + dans le réel, pour avoir matière à dialoguer et se sentir moins marginalisé.
Il faut donc que je fréquente des gens et que je vois « comment on vit » pour tout réapprendre, et me réadapter socialement. Du moins, c’est sa théorie.

Bon, intercepter des inconnus dans la rue et leur dire « dites moi comment vous vivez, et aussi ce qui est à la page, ce serait bien aimable » j’le sens moyen.

Si vous avez lu mes autres articles vous comprendez vite que c’est délicat : trop de stress et je m’enfonce. Donc toutes les activités de groupe et les clubs, ce n’est pas pour le moment, mais ça reste un goal à atteindre.

Sinon, reste la solution hosto.
Aller en hôpital de jour pendant 1 mois mais ça ne me botte pas. Puis il y’a tjs ce moment où on te demande pourquoi t’es là et quand tu donnes ta maladie on te regarde en disant ‘..ha putain quand même…’ et d’un coup l’air devient glacial et tu te chopes une bronchite et le clan des dépressifs te fait comprendre que t’es différente et qu’on aime pas trop les gens comme toi par ici.

Vous savez, la schizophrénie a une sale image en dehors de l’hôpital mais en dedans aussi, faut le dire. il y a une hiérarchie même en hôpital psy. Oui oui. Et les schizophrènes c’est évidemment la crasse.

Au final, comme solution j’ai trouvé le web. Les blogs, même si c’est surfait et bidon, restent une solution temporaire pour garder un pseudo-contact avec le monde.
Pour d’autres solutions, ça se fera sûrement naturellement. Pour le moment rien que ce blog c’est déjà ça de pris 🙂