La désocialisation

Le psychiatre m’a dit qu’il faut s’intéresser au monde, à la modernité, aux choses dans le vent, pour être + dans le réel, pour avoir matière à dialoguer et se sentir moins marginalisé.
Il faut donc que je fréquente des gens et que je vois « comment on vit » pour tout réapprendre, et me réadapter socialement. Du moins, c’est sa théorie.

Bon, intercepter des inconnus dans la rue et leur dire « dites moi comment vous vivez, et aussi ce qui est à la page, ce serait bien aimable » j’le sens moyen.

Si vous avez lu mes autres articles vous comprendez vite que c’est délicat : trop de stress et je m’enfonce. Donc toutes les activités de groupe et les clubs, ce n’est pas pour le moment, mais ça reste un goal à atteindre.

Sinon, reste la solution hosto.
Aller en hôpital de jour pendant 1 mois mais ça ne me botte pas. Puis il y’a tjs ce moment où on te demande pourquoi t’es là et quand tu donnes ta maladie on te regarde en disant ‘..ha putain quand même…’ et d’un coup l’air devient glacial et tu te chopes une bronchite et le clan des dépressifs te fait comprendre que t’es différente et qu’on aime pas trop les gens comme toi par ici.

Vous savez, la schizophrénie a une sale image en dehors de l’hôpital mais en dedans aussi, faut le dire. il y a une hiérarchie même en hôpital psy. Oui oui. Et les schizophrènes c’est évidemment la crasse.

Au final, comme solution j’ai trouvé le web. Les blogs, même si c’est surfait et bidon, restent une solution temporaire pour garder un pseudo-contact avec le monde.
Pour d’autres solutions, ça se fera sûrement naturellement. Pour le moment rien que ce blog c’est déjà ça de pris 🙂

 

Travailler quand on est schizophrène

Encore hier je me demandais quel travail je pourrais bien faire.

Le psychiatre a émis une liste de critères à respecter, adaptés à ma situation :

  • Pas un emploi stressant
  • Pas de responsabilités
  • Un temps partiel
  • De préférence pas de délais ou échéances à suivre
  • Pas trop de contacts sociaux
  • Pas devoir faire preuve de vitesse ou réactivité
  • Pas loin de chez moi pour pas que je me perde

Et on me demande pourquoi je bosse pas?  Parce que je cherche tjs ce job miraculeux qui pourrait me permettre d’avoir une vie active sans faire exploser la maladie.

Le mot ‘paresse’ est utilisé à tout va et c’est lourd. Voici un dessin maladroit pour illustrer pourquoi la paresse n’a rien à faire là dedans.

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Mais évidemment la case maison engendre le perpétuel ‘elle ne travaille pas parce qu’elle est paresseuse, comme si ce n’était pas fatigant pour nous aussi‘.

Et c’est reparti pour un tour.

Mes voix c’est pas Einstein.

Des fois on se dit qu’on a peut être un don caché.
Qu’il y a une explication, que ça ne peut pas juste être une maladie à la con.
Qu’il y aura forcément un truc génial pour compenser les dédommagements occasionnés. Le yin et le yang.

Et puis c’est là que tes voix recommencent à te raconter de la merde et que tu te dis ‘ non, non non, en fait j’ai juste pas de bol, y’a juste eu une fée un peu golio au dessus de mon berceau qui a dit un jour ‘Les voix les plus teubé du royaume tu auras.’

Fin de l’histoire.