Les obsessions

Les obessions font partie de ma vie de malade.

En ce moment je vis Merlin, je rêve Merlin et je ..vois Merlin.
Cela me rend heureuse donc c’est positif !
Niveau obsession, c’est original mais bon.. je ne vais pas me plaindre : Mieux vaut un gentil Jacques Chambon que voir Freddy ou Alien débarquer dans chaque recoin de la pièce 😉

 

Comment être heureux

Je ne peux ni travailler, ni conduire, ni regarder un film entier, ni lire une seule page d’un livre. Je suis désorientée : je me perds si je sors de chez moi. Donc je reste enfermée, depuis des années. Je suis toujours dans la lune. Puis je suis désocialisée et un peu paranoïaque.
Certains malades ont une vie active, une assoc’, voire même un boulot. Je n’en fais pas partie. »

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Pour beaucoup d’entre vous ce 1er paragraphe aura semblé sans issue et glacial. Dépourvu de toute possibilité de bonheur. Pas vrai ?

Et bien vous savez quoi ? Je suis heureuse! (Si si j’vous assure!)

Pourquoi?? Comment!?

Et bien c’est simplement une façon de voir les choses :
Ma santé physique est bonne. Deux bras deux jambes le compte est bon !
Matériellement je n’ai pas besoin de +. Un lit une baignoire une tablette un canapé.
Si j’ai besoin de m’exprimer ? J’écris sur ce blog.
Je fais de la photo et combine des loisirs créatifs, à mon rythme, pour accomplir des choses. Puis il y’a le café et les bains, que j’adore, mes amours !

 

Parce que je suis positive et que je prends soi de moi, j’ai un compagnon et un enfant (La plus merveilleuse des petites filles d’ailleurs !)
Sans cette positive attitude je n’aurais pas eu cette chance.

Bien que ma vie soit souvent très difficile, je reste positive. J’ai toujours de quoi manger, j’ai bien chaud à l’intérieur quand il fait froid dehors. Je sens bon la vanille et mes draps sentent bon le propre. Ha oui, ce qui sent bon me rend heureuse, j’avais oublié de le lister.

Boris je m’y suis habituée, il sera toujours là. Même s’il peut se montrer parfois envahissant, il ne m’obnubile pas. Ne penser QUE maladie ferme les petites portes vers l’extérieur.

Haut les coeurs les amis! Car la vie n’est qu’une farce, parfois bonne, parfois mauvaise, le tout est simplement de s’occuper, jour après jour, sans se poser trop de questions.
Regarder dans son assiette (au sens propre et figuré) et prendre appui sur les petites choses simples qui contribuent à notre confort. Ça va aller, vous allez gérer, foi de Bouclette.

Schizophrénie, poids et alimentation

Quand on tombe malade on prend généralement du poids, mais pas à cause de la maladie directement.

Mais d’où ça vient alors ?

En grande partie des médicaments. Leur effet est similaire à l’hypothyroïdie. À ce ralentissement du métabolisme se rajoute la disparition de la sensation de satiété. Ça chamboule les repères.

Sous risperdal j’avais pris 30kg par exemple.

Puis il faut aussi tenir compte du manque d’énergie, de la fatigue et du fait de ne pas pouvoir sortir de chez soi. L’un dans l’autre la prise de poids semble fatale.

Je me rappelle d’un ami ( oui oui j en avais à l’époque, y’a 15 ans) qui était si maigre que son médecin lui avait prescrit des neuroleptiques alors qu’il n’avait absolument aucun problème d’ordre psychiatrique. Juste pour le faire grossir.

Ne soyez donc pas trop durs face à la prise de poids de vos proches souffrant de schizophrénie.

Actuellement je ne suis pas encore stabilisée et mes délires prennent le dessus. Cela me fait l’effet inverse sur le poids.

J’ai cette intuition méga forte que je vais mourir empoisonnée ou etouffée. C’est super dur pour moi de savoir ce que je peux manger, chaque jour.
Je ne sais pas si je pourrai manger aujourd’hui par exemple.
J’espère, parce que j’ai faim.

Parfois ce stress du poison s’estompe et là, même si je n’ai aucune satisfaction en mangeant, je fais des réserves.

C’est fou comme toutes ces complications qui me pourrissent la vie me font parfois, en société, juste porter une étiquette de personne qui s’affame par souci d’esthétique.

Malheureusement dans la société actuelle il vaut mieux avoir l’air d’une princesse qui surveille sa ligne plutôt que d’une « psychotique », en toute honnêteté.
Mais parfois j’me dis juste waw, si les gens savaient, ils la boucleraient et ça me ferait des vacances.

Le soutien familial

Si vous avez un proche atteint d’une pathologie mentale, soutenez-le.
Même si la frustration de le voir fonctionner différemment des autres personnes vous dépasse et vous donne envie de mettre des oeillères ou de crier, Il faut être une équipe. C’est comme ça que ça avance. Pas autrement.
Cela rajoute un confort, et surtout, cette douce bienveillance si magique. Du concentré de poudre de fée je vous dis.

Le soutien familial est un luxe , vous ne vous rendez pas compte que ce que vous pouvez offrir vaut plus que tout l’or du monde. Si si.
Parfois quand je suis au plus mal je me dis que c’est normal que ma famille ne me soutienne pas toujours, que c’est mérité. Parfois je voudrais même me quitter moi-même.

Et, heureusement, survient toujours ce moment de lucidité qui me fait comprendre que non, même dans mes moments difficiles, je ne me quitterais jamais car je suis quand-même une chouette fille.

Mais rien n’est jamais figé, au fil du temps ils finiront forcément tous par comprendre.