Comment être heureux

Je ne peux ni travailler, ni conduire, ni regarder un film entier, ni lire une seule page d’un livre. Je suis désorientée : je me perds si je sors de chez moi. Donc je reste enfermée, depuis des années. Je suis toujours dans la lune. Puis je suis désocialisée et un peu paranoïaque.
Certains malades ont une vie active, une assoc’, voire même un boulot. Je n’en fais pas partie. »

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Pour beaucoup d’entre vous ce 1er paragraphe aura semblé sans issue et glacial. Dépourvu de toute possibilité de bonheur. Pas vrai ?

Et bien vous savez quoi ? Je suis heureuse! (Si si j’vous assure!)

Pourquoi?? Comment!?

Et bien c’est simplement une façon de voir les choses :
Ma santé physique est bonne. Deux bras deux jambes le compte est bon !
Matériellement je n’ai pas besoin de +. Un lit une baignoire une tablette un canapé.
Si j’ai besoin de m’exprimer ? J’écris sur ce blog.
Je fais de la photo et combine des loisirs créatifs, à mon rythme, pour accomplir des choses. Puis il y’a le café et les bains, que j’adore, mes amours !

 

Parce que je suis positive et que je prends soi de moi, j’ai un compagnon et un enfant (La plus merveilleuse des petites filles d’ailleurs !)
Sans cette positive attitude je n’aurais pas eu cette chance.

Bien que ma vie soit souvent très difficile, je reste positive. J’ai toujours de quoi manger, j’ai bien chaud à l’intérieur quand il fait froid dehors. Je sens bon la vanille et mes draps sentent bon le propre. Ha oui, ce qui sent bon me rend heureuse, j’avais oublié de le lister.

Boris je m’y suis habituée, il sera toujours là. Même s’il peut se montrer parfois envahissant, il ne m’obnubile pas. Ne penser QUE maladie ferme les petites portes vers l’extérieur.

Haut les coeurs les amis! Car la vie n’est qu’une farce, parfois bonne, parfois mauvaise, le tout est simplement de s’occuper, jour après jour, sans se poser trop de questions.
Regarder dans son assiette (au sens propre et figuré) et prendre appui sur les petites choses simples qui contribuent à notre confort. Ça va aller, vous allez gérer, foi de Bouclette.

Dépenses et achats compulsifs.

J’aime avoir des projets. Malheureusement, avec la maladie, l’énergie me fait défaut et la plupart de mes rêves sont irréalisables.

La solution de facilité, bien que je ne sois jamais vraiment tombée dans l’excès, est d’avoir des projets « matériels ». Projets réalisables car il suffit de les acheter. Enfin un domaine dans lequel la schizophrénie ne semble pas être un obstacle !

Et c’est en prenant conscience que j’attendais avec un peu trop d’excitation le premier jour des soldes que je me suis rendue compte que, malgré moi, j’étais tombée dans la spirale infernale de la société de consommation. Acheter du bonheur car on n’est pas fichu de se le procurer soi-même et d’être simplement satisfait.
J’étais pressée et pourtant je n’avais besoin de rien de particulier. C’est là que le bât blesse et que je me suis sentie comme un mouton ( et pas qu’à cause de mes cheveux).

Je possède en fait tout ce qu’il me faut pour (sur)vivre. Quand on y pense, le reste n’est que gadget superflu.
La technologie avance, la mode change, et surtout les goûts évoluent.
On peut en déduire que les biens matériels (mis à part l’immobilier) ne seront jamais vraiment acquis de manière a pouvoir passer autre chose. Donc autant ne plus (dé)penser à tout ça vu qu’on sera toujours à la traîne et/ou dans le besoin de mieux et de plus.

2017 aura donc commencé par une prise de conscience inattendue.
Mon regard a changé et je ne l’avais pas vu venir. Ce qui représentait autrefois une source de plaisir pour moi est devenu simplement équivalent à du non sens. Me reste donc à présent à focaliser sur l’essentiel.

et maintenant, un bon café.

 

 

Schizophrénie, poids et alimentation

Quand on tombe malade on prend généralement du poids, mais pas à cause de la maladie directement.

Mais d’où ça vient alors ?

En grande partie des médicaments. Leur effet est similaire à l’hypothyroïdie. À ce ralentissement du métabolisme se rajoute la disparition de la sensation de satiété. Ça chamboule les repères.

Sous risperdal j’avais pris 30kg par exemple.

Puis il faut aussi tenir compte du manque d’énergie, de la fatigue et du fait de ne pas pouvoir sortir de chez soi. L’un dans l’autre la prise de poids semble fatale.

Je me rappelle d’un ami ( oui oui j en avais à l’époque, y’a 15 ans) qui était si maigre que son médecin lui avait prescrit des neuroleptiques alors qu’il n’avait absolument aucun problème d’ordre psychiatrique. Juste pour le faire grossir.

Ne soyez donc pas trop durs face à la prise de poids de vos proches souffrant de schizophrénie.

Actuellement je ne suis pas encore stabilisée et mes délires prennent le dessus. Cela me fait l’effet inverse sur le poids.

J’ai cette intuition méga forte que je vais mourir empoisonnée ou etouffée. C’est super dur pour moi de savoir ce que je peux manger, chaque jour.
Je ne sais pas si je pourrai manger aujourd’hui par exemple.
J’espère, parce que j’ai faim.

Parfois ce stress du poison s’estompe et là, même si je n’ai aucune satisfaction en mangeant, je fais des réserves.

C’est fou comme toutes ces complications qui me pourrissent la vie me font parfois, en société, juste porter une étiquette de personne qui s’affame par souci d’esthétique.

Malheureusement dans la société actuelle il vaut mieux avoir l’air d’une princesse qui surveille sa ligne plutôt que d’une « psychotique », en toute honnêteté.
Mais parfois j’me dis juste waw, si les gens savaient, ils la boucleraient et ça me ferait des vacances.

Première sortie #2 suite.

Donc hier je suis allée à un drink. Deux heures avant c’était mal de ventre, angoisses, tachycardie. Le stress des autres, « Y’aura des gens, mon dieu mon dieu » et tout le toutim.

Outre le fait qu’il faut que je me concentre toujours à 200% pour comprendre qu’on s’adresse à moi, et que je doive me dépêcher de répondre pour pas passer pour une lente, j’avais oublié qu’à côté de la forme du dialogue, déjà bien pénible à entretenir, il y aurait aussi le contenu à gérer ( émotionnellement).

Je vous le dis, j’étais clairement pas prête.

PS: dans le dessin, par simples j’entends « pas le haut gratin de la société ».