« Faut se forcer »..à surveiller ses mots !

Je fais déjà ce que je peux au quotidien, même si ce n’est pas beaucoup aux yeux des autres. Et quand on me sous entend que je ne fais aucun effort, je suis blessée.

Vous n’imaginez pas à quel point chaque geste de la vie courante nous est difficile et coûteux en énergie.

A tous les parents, amis, compagnons et autres proches de personnes souffrant de schizophrénie : s’il vous plaît, surveillez vos mots et surtout, informez-vous.

N.B : vous noterez que je ne cite pas la dépression comme exemple mais bien un coup de blues ou de déprime passager. Ce qui est à distinguer de la dépression, qui elle est invalidante et à ne pas prendre à la légère.

 

10 Comments

  1. Mely
    20 juin 2017

    Pour quelqu’un proche de la dépression, ou en dépression, le : « Faut se forcer » peut être extrêmement dévastateur. Quand on a envie de rien, le courage de rien, la volonté de rien, le goût de rien, que rien ne peut motiver (même pas les enfants) que ce n’est pas uniquement physique mais juste une profonde et terrible lassitude morale, il y a difficilement pire que : « Il faut se forcer » ou « bouge toi, ça ira mieux ». Comme pour ta pathologie, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne, non. Sinon ce serait teeeeellement plus simple, n’est ce pas ? 😉

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    1. midnight
      20 juin 2017

      Pour répondre à Mely, je pense qu’on peut quand même motiver quelqu’un de « déprimé » (pas dépressif au fond du trou.) pour sortir.
      Mais pas en disant : « bouge-toi ».

      Par exemple en disant à la personne : « et si tu allais faire un tour à vélo ou à la piscine, ça te ferait du bien au moral. »

      Ça, ça peut marcher quand on est déprimé ! (j’ai été déprimé ET schizo 😀 )

      Mais pas en faisant culpabiliser la personne. Non faut que ça reste bienveillant et positif. 🙂

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    2. Bouclette
      20 juin 2017

      Je suis tout à fait d’accord avec toi, c’est pour ça que j’ai parlé de coup de blues et déprime et non de dépression, il faut bien faire la distinction 🙂

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      1. Amélie Clermont
        3 juillet 2017

        le procédé de minimiser la souffrance de l’autre, même si une déprime te parait « moins grave » est vraiment pas correcte! il suffisait juste de décrire les conséquence sur toi, c’était clair, précis et entendable.

        La prochaine fois évite carrément de dire que c’est pas dur pour les autres… allez force-toi!

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  2. midnight
    20 juin 2017

    Coucou Bouclette…

    Excellent dessin et tes explications sont claires.. et vraies…
    Ma famille m’a parfois demandé pourquoi j’étais si souvent fatigué.
    Bah oui les angoisses ça fatigue, les médocs ça fatigue aussi.

    Effectivement un coup de boost et une sortie de quelques heures genre avec des stimuli autour (bruits de voiture, passants, etc.) ça peut mettre sur les rotules.
    Nous sommes + sensibles que la moyenne.
    Et je parle même pas du gros stress, genre événement grave et important qui va scotcher au lit pendant des jours, avec angoisses à gogo.

    A une époque, je luttais pour sortir de chez moi et je demandais à être accompagné pour me balader. C’était vraiment dur d’être dehors seul à marcher.

    Je lutte encore pas mal pour me bouger à gérer mes tâches quotidiennes.
    D’ailleurs les poubelles recyclables attendent encore d’être vidées, là !

    Donc voilà c’était pour dire que ton dessin était à la fois très bien et à la fois très vrai. 🙂

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  3. Odrade
    20 juin 2017

    Mais alors comment tu vis ? Tu ne sors plus du tout ?

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    1. Bouclette
      20 juin 2017

      Je ne peux pas sortir seule, je sors de temps en temps accompagnée, sinon je me perds car je suis trop désorientée.
      Mais je fais tout au feeling, par exemple quand je sens qu’une corvée ménagère est envisageable, car j ai un peu d’énergie, je la fais directement, je ne la reporte pas.
      Quand je ne fais rien, c’est que je n’ai plus de forces.

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  4. Thor
    20 juin 2017

    Ah… Si seulement personne n’utilisait cette phrase toute faite…
    Perso, j’ai beau me bouger particulièrement souvent pour un schizo, les gens se rendent du coup d’autant moins compte de l’énergie que je draine à faire bonne figure.
    Sortir tous les jours, participer à un club photo, écrire des e-mails, faire du labo argentique, prendre des photos en public, manger, faire le ménage, me laver, descendre les poubelles, donner des croquettes à mon chat, lui changer sa litière, faire les courses, et simplement parler à mon entourage… Tout ça n’est pas anodin en termes d’énergie.
    D’ailleurs le soir je suis épuisé au point de dormir généralement très vite (enfin… Quand il fait moins de 30°C à l’ombre…). Rajouter ou remplacer une partie de ces activités par le boulot, c’est la décompensation assurée. Et je ne fais déjà pas grand chose dans ma vie, pourtant. J’ai un rythme de retraité.

    Mais il en va ainsi de la schizophrénie… Merci Bouclett3 de nous avoir une fois de plus permis d’exprimer en quoi il nous était difficile d’avancer au même rythme que les autres.

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  5. SilyaG
    22 juin 2017

    Coucou,

    j’ai envie de te dire « bon courage » et « continue à t’écouter, à te faire confiance et… à faire de ton mieux »

    On vit dans une société de « tout, tout de suite » où on se retrouve à devoir courir pour faire, montrer/prouver qu’on est actif etc… Comme si ce qui comptait avant tout c’était les résultats visibles!

    Je n’ai pas de pathologie particulière mais j’ai un tempérament peut être plus lent (que la moyenne/norme) en même temps j’ai des anxiétés/craintes et parfois quelques angoisses qui me pompent pas mal et ça carbure en terme de réflexion.
    Du coup si je me force trop, que je ne m’écoute pas… je me retrouve à plat avec un besoin d’être « dans ma bulle », de me retirer de ce trop plein d’attentes/pressions/stimulations de l’extérieur (et de la culpabilité de « ne pas être à la hauteur »)

    C’est un sacré apprentissage d’arriver à être en phase avec soi même, son tempérament et sa propre façon de fonctionner…

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  6. […] dernier article de Bouclette sur l’excellent blog Ta Gueule Boris m’a beaucoup fait réfléchir sur les petites et grandes violences banales devenues […]

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