La désocialisation

Le psychiatre m’a dit qu’il faut s’intéresser au monde, à la modernité, aux choses dans le vent, pour être + dans le réel, pour avoir matière à dialoguer et se sentir moins marginalisé.
Il faut donc que je fréquente des gens et que je vois « comment on vit » pour tout réapprendre, et me réadapter socialement. Du moins, c’est sa théorie.

Bon, intercepter des inconnus dans la rue et leur dire « dites moi comment vous vivez, et aussi ce qui est à la page, ce serait bien aimable » j’le sens moyen.

Si vous avez lu mes autres articles vous comprendez vite que c’est délicat : trop de stress et je m’enfonce. Donc toutes les activités de groupe et les clubs, ce n’est pas pour le moment, mais ça reste un goal à atteindre.

Sinon, reste la solution hosto.
Aller en hôpital de jour pendant 1 mois mais ça ne me botte pas. Puis il y’a tjs ce moment où on te demande pourquoi t’es là et quand tu donnes ta maladie on te regarde en disant ‘..ha putain quand même…’ et d’un coup l’air devient glacial et tu te chopes une bronchite et le clan des dépressifs te fait comprendre que t’es différente et qu’on aime pas trop les gens comme toi par ici.

Vous savez, la schizophrénie a une sale image en dehors de l’hôpital mais en dedans aussi, faut le dire. il y a une hiérarchie même en hôpital psy. Oui oui. Et les schizophrènes c’est évidemment la crasse.

Au final, comme solution j’ai trouvé le web. Les blogs, même si c’est surfait et bidon, restent une solution temporaire pour garder un pseudo-contact avec le monde.
Pour d’autres solutions, ça se fera sûrement naturellement. Pour le moment rien que ce blog c’est déjà ça de pris 🙂

 

3 Comments

  1. Mamounette à lunettes
    15 novembre 2016

    Euh se resociabiliser en allant sur les réseaux ? Faut pas oublier que c’est un miroir aux alouettes, qu’on ne met que le positif. Pour moi c’est parfois anxiogène de voir la « réussite »des autres là où je pense avoir raté. Tu peux aller prendre un café seul avec ton livre et regarder les gens, ca ira comme socialisation? Vous avez l’expression « faire badau »? J’adore quand je veux voir du monde mais pas interagir.

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    1. Bouclette
      15 novembre 2016

      Ha mais ne serait-ce qu’avoir des contacts grâce à ce blog est deja un fameux pas en avant pour moi 🙂 Après c’est sur que facebook&co je ne pourrais pas..
      Va forcement falloir sauter à l’ étape  » etre entourée de vrais gens » à un moment, c’est encore un but vers lequel je tends!

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  2. Estelle
    29 mai 2017

    J’aime beaucoup ton vécu me parle mais en sens inverse j’ai été moi même hospitalisée mais à priori pas pour schizophrenie encore que j’ai presque eu tous les diagnostiques enfin pas celui la exactement mais un trouble qui s’en rapproche me souviens plus. Donc pour en revenir à mon histoire hospitalisée pour décompensation je pense avec idées suicidaires joyeux petit moment quoi je me retrouve à l’hôpital pendant une semaine. On finit par s’habituer aux autres patients par se faire même des amis. Mais il y a un patient lui tout le monde avait peur de lui je ne saurais pas dire car je ne suis pas médecin si il souffrait de schizophrénie mais c’est ce à quoi j’ai pensé avec mes préjugés quand il s’est assit à côté de moi pour manger. Et je pense que je ne suis pas la seule. Son discours décousu et c’est peur de pleins de choses qui paraissaient très étranges étaient difficiles à comprendre. Et quand on ne comprend pas et qu’on y ajoute des préjugés que créés la société et bien on a peur. Petite anecdote le jour où j’ai eu le plus peur c’est quand il récitait les prénoms de tous les autres patients dont d’un coup le mien en hurlant parce qu’ils l’avaient isolé. Je ne lui avais pas vraiment parlé il avait dû retenir les prénoms quand on se parlait avec les autres. Mais il est vrai que maintenant je me dis que la plus grosse isolation c’était peut être pas d’être attaché dans sa chambre mais que les autres on ait peur de lui. Merci de partager ton vécu comprendre c’est faire un pas vers l’autre.

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